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Sylvain Gauthier, PDG de Easyvista et Président de la fondation pour un monde nouveau

    Sylvain Gauthier Fondation pour un monde nouveau

    1/ Bonjour, pourriez-vous résumer votre parcours jusqu’à devenir PDG de l’entreprise Easyvista ?

    Je suis né à Dijon en 1957, j’ai 63 ans. J’ai fait une école de commerce à Dijon. J’ai toujours été un entrepreneur, j’ai d’abord créé une entreprise de meubles pour enfants, puis après je me suis lancé dans l’informatique. J’ai co-créé l’entreprise Easyvista en 1988, qui fabrique des logiciels pour les services informatiques des moyennes et grandes enterprises (Auchan, Vinci…). Aujourd’hui nous avons 150 salariés en France,  600 clients en France et 1000 dans le monde. Sur un plan plus personnel, je suis un curieux, je m’intéresse un peu à tout, la photo, le taï-chi, la sophrologie. J’ai deux jumeaux de 26 ans : un fils qui est concepteur de jeux vidéos, et une fille qui rédige une thèse de sociologie sur la place des femmes sur Youtube.

    2/ Pourquoi et comment avez-vous créé la « Fondation pour un Monde Nouveau » ?

    J’ai créé la « Fondation pour un Monde Nouveau » il y a deux ans. J’ai toujours aimé créer des entreprises, mais à mon âge, je me suis dit que cette fois, j’allais créer une fondation, c’est-à-dire une organisation à but non lucratif qui ait un véritable impact social. Je ne voulais pas me limiter à de simples dons, car la charité ne change pas les systèmes. Je trouve que notre modèle de société dysfonctionne de plus en plus, il y a un déséquilibre sociétal. Les gens ne se parlent plus, sont centrés sur eux-mêmes ; je veux agir pour que ça change vraiment.

    L’idée que j’avais en créant cette fondation c’est que, comme pour une start-up, pour une association qui veut démarrer une activité non lucrative il y a toujours beaucoup d’aides au démarrage. Par contre, il n’y a que très peu de relais et d’aides par la suite, quand l’association ou la start-up veut grossir et changer d’échelle, c’est là que beaucoup d’entre elles ne survivent pas. C’est pour ça que La Fondation pour un Monde Nouveau soutient des projets qui :

    • Ont déjà débuté depuis 2 ou 3 ans
    • Ont un très bon concept déjà validé
    • Ont démarré sur une zone géographique restreinte mais avec une volonté de développement
    • Ont un modèle économique qui fonctionne (ne dépendant pas uniquement de subventions)

    J’ai choisi trois thèmes privilégiés qui répondent à trois besoins vitaux et peuvent être facteurs d’exclusion : le logement ; l’alimentation ; le numérique.

    La Fondation fait des levées de fonds auprès d’entreprises qui souhaitent faire du mécénat et  financer des projets à impact social, encouragées par les nouvelles dispositions fiscales qui exonèrent de 60% les donations de toute entreprise jusqu’à 20.000€ par an. Mais en général ces entreprises ne savent pas vers quelle quelle association ou ESUS se tourner. La Fondation pour un Monde Nouveau a sélectionné 6 associations sérieuses, dont la première est Réseau Eco Habitat, que je vais accompagner sur la durée de 2 ou 3 ans.  J’assure ainsi les entreprises donatrices que chaque euro qu’elles donnent sera vraiment bien utilisé et aura un impact social sur la durée.

    3/ Comment et pourquoi avez-vous choisi de soutenir Réseau Eco Habitat ?

    Je ne cherche pas uniquement des projets ponctuels , mais je cherche surtout des relations qui s’inscrivent dans la durée. Alors j’ai cherché des structures dynamiques, qui existaient déjà depuis 2 ou 3 ans, qui rentraient dans les trois thématiques : logement, alimentation, numérique ; et qui avaient pour volonté de se développer et de devenir plus grandes, de changer d’échelle. J’ai trouvé 10-12 structures en France qui correspondaient à mes critères, je les ai appelées au téléphone, et j’ai vu si ça accrochait ou pas. J’ai aussi fait attention de sélectionner des structures à la fois à Paris et en province. C’est ainsi que j’ai appelé Franck Billeau, on s’est rencontrés, nous nous sommes bien compris, et j’ai ainsi décidé de soutenir « Réseau Eco Habitat » dans le cadre de son développement dans d’autres régions. . Parmi les autres projets soutenus par la Fondation pour un Monde Nouveau : « les Petites Cantines » à Lyon, « Familles Solidaires » à Mulhouse ; « Bayes Impact », « Reconnect », et « Schola Nova » à Paris et région parisienne.

    4/ Vous vous décririez comme un mécène ?

    Eh bien en fait non. Je dirais plutôt que je suis quelqu’un qui aime agir, j’aime mettre en place des systèmes qui marchent. J’aime mettre en relation les gens pour trouver des solutions efficaces. Je suis un pragmatique. S’il fallait trouver un seul mot, je dirais peut-être « activiste » pour l’amour de l’action et du faire. Avec la Fondation, j’aide les mécènes dans toute la France à bien diriger leurs donations vers des associations efficaces qui veulent changer d’échelle pour vraiment changer le monde.